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TRANSMICCIBLES Comment financer un projet de reprise d’entreprise ?
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C’est décidé, vous voulez la reprendre, cette entreprise. Mais pour ce faire, il vous faut des financements. Comment se finance un projet de reprise d’entreprise ? Eléments de réponse avec un entrepreneur et un banquier.

Jean-Luc Agnan a repris la concession Renault de Bagnols-sur-Cèze il y a 15 mois, et il n’a pas perdu de temps : « on a mis six mois entre la décision d’acheter et l’achat, c’est plutôt resserré comme délai. » Il faut dire que l’entrepreneur a eu le bon réflexe, puisque « dès le début j’ai contacté la CCI Nîmes pour savoir comment cela fonctionnait, s’il y avait des aides, j’ai été à des salons professionnels. »

« Avoir le soutien de la CCI, c’est très intéressant »

Très vite, « à la CCI, on m’a dit qu’on m’accompagnerait sur la viabilité de mon projet. » Et même si Jean-Luc Agnan, qui a été directeur financier, avait « quelques notions, avoir

Ceci fait, il a fallu financer ce projet de reprise, d’un montant de près d’un million d’euros. Pour y arriver, un petit coup de pouce n’est pas de trop : ainsi Jean-Luc Agnan a bénéficié « d’une avance de trésorerie remboursable de la Région. C’est très intéressant, car quand on démarre une entreprise on a un trou de trésorerie. » D’autant plus intéressant qu’il dispose d’un différé de remboursement de 30 mois pour cette avance.

Outre ce dispositif, le chef d’entreprise a également bénéficié de « prêts d’honneur de Initiative Gard à 0 % réservés aux dirigeants. » Il précise que c’est la CCI qui a initié la relation avec l’organisme, lui permettant d’obtenir deux prêts. « Les aides m’ont beaucoup tranquillisé au début, et j’en bénéficie toujours », explique Jean-Luc Agnan.

« 9 PME sur 10 obtiennent les crédits d’investissement »

Après un petit calcul mental, on obtient un peu plus de 70 000 euros d’aides. Un montant très honorable, mais encore loin de suffire à financer le projet de reprise de Jean-Luc Agnan. C’est là que les banques entrent en jeu, et jouent le jeu, d’après Jean-Paul Baychelier, président de la Fédération bancaire française du Gard : « le crédit en France fonctionne, avec 829 milliards d’euros distribués en 2014 par les banques françaises, en hausse de 2,1 %, et en novembre 2014 16,6 milliards d’euros de nouveaux crédits ont été accordés aux entreprises. »

Mieux, « 9 PME sur 10 obtiennent les crédits d’investissement demandés et 8 sur 10 pour les crédits de trésorerie. C’est un des taux les plus élevés d’Europe », note Jean-Paul Baychelier. Le tout alors que « la demande reste atone, mais est bien servie. Les banquiers ont besoin de prêter. »

On l’a compris, si votre projet de reprise tient la route, votre banquier a toutes les raisons de vous suivre. D’ailleurs, Jean-Paul Baychelier estime que « le financement n’est pas le problème majeur de la transmission d’entreprise. Le problème majeur est son anticipation, c’est là que le bât blesse. » D’où l’intérêt d’un dispositif comme le Label TransmiCCIbles de la CCI : « la phase de financement n’intervient qu’après la conjonction de toutes les expertises et maturation des autres sujets. Le financement ne peut se faire que si le projet est viable, et le label TransmiCCIbles optimise les chances d’obtenir un financement. »

« Nous sommes présents dans beaucoup de structures dont le label TransmiCCibles, c’est l’illustration de la volonté du monde bancaire de faciliter le plus possible la transmission d’entreprise », ajoute Jean-Paul Baychelier.

« Chaque fois que j’ai appelé la CCI s, on m’a donné les réponses et à chaque rendez-vous, on a avancé, conclut Jean-Luc Agnan. Ça m’a vraiment aidé. »

Thierry ALLARD